Présence du chamanisme, nouveau courrier du 15 juillet

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Pernes les Fontaines – Juillet 2011

52ème courrier de Jean-Gabriel Foucaud : Logiciel réparé et fin d’été.

Bonjour.

Le dernier courrier fut difficile à envoyer. Une mise à jour de Windows, faite suivant la célèbre formule du coureur cycliste R. Virenque « à l’insu de mon plein gré » avait effacé la totalité des logiciels et fichiers de mon ordinateur. Tout fut réparé au prix d’heures innombrables de travail et d’une aide compétente. Il est tout beau, tout propre, tout bien rangé. Restaient à reconstituer manuellement les entrées des récipiendaires du logiciel d’envoi groupé du courrier et la possibilité de s’en servir. Ce logiciel, que j’utilise depuis 8 ans, a dû changer sûrement un peu de configuration, car à chaque tentative, les 10/15 mêmes le recevaient et pas les autres….

Aujourd’hui, c’est réparé.

À la rentrée, un blog sera créé pour se substituer au courrier, du moins en partie.

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Balade au pied des Dentelles de Montmirail

Fin de l’été – par Francine Rousseau et J.G.Foucaud

Et maintenant, comment bien vivre la 5e période de l’été ? Ceci avant que ne commencent l’automne, temps des récoltes (1er août, 31 octobre), puis l’hiver (1er novembre, 31 janvier).

De toutes évidences ce ne sera pas le calme en cette fin de juillet. La treizaine Silex (voir courrier précédent) nous donnait comme mot d’ordre : créer et changer radicalement en nous protégeant.

La saison impose à tout ce qui existe sur terre, animé ou inanimé en apparence, des modifications. Le calendrier du Mexique ancien décrit, avec les treizaines l’art de s’adapter à chaque inflexion saisonnière. Voir le courrier précédent à ce sujet.

Nous voici au pied du mur. Aller dans le sens de la vague car il ne sera pas possible de l’éviter. Le Lapin nous pousse vers le changement, le Silex nous y invite furieusement. Ces deux forces donc nous entraînent radicalement, difficile d’y résister !!!

Une sensation d’abondance potentielle fait que tout prend de l’ampleur. La crainte (qui accompagne tout naturellement chaque fin de cycle, symbolisée parle lapin) est à chaque croisement, accompagnée d’un sentiment de peur pour tout ce qui touche les avancées ou le futur.

On ose – et de toute façon on le doit – tout de même regarder vers l’automne à venir. L’envie nous prend d’entasser toujours et toujours.
Sentant l’automne poindre son nez, on craint pour l’hiver. Pas beaucoup, mais quand même… Sait-on jamais ?

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Balade au pied des Dentelles de Montmirail

Tout à coup les feux de l’été redoublent d’ardeur, mais on sait que c’est pour mieux s’éteindre plus tard. Le yin arrive doucement. La tentation est forte de lutter contre la perception du début d’extinction de la lumière à venir. Les Mexicains des temps anciens décrivaient par un symbole (le lapin) les « remèdes » mis en place par les humains pour lutter contre la diminution du feu disponible. Ils lui attribuaient l’ivresse (caractéristique du Lapin) pour maintenir le feu du yang en position de force. Ivresses de la fête, de l’alcool, du délire du libre arbitre, de l’agitation, de l’excitation des sens.
La rapidité et l’exubérance du Lapin ne laissent pas toujours place à la raison. La griserie l’emporte facilement !

Reprenons le courrier n° 51 sur le Silex pour nous créer une ligne droite et vertueuse.

Devant tout ce remue-ménage, il est essentiel de rester centré et ancré. Pour ne pas partir dans tous les sens, comme un lapin, on s’astreint au plus grand calme, on cherche les énergies yin capables d’apaiser le mouvement de résistance bien humaine à la diminution débutante du yang. Il faudra sûrement sacrifier quelque chose, mais « le jeu en vaut la chandelle », chandelle qui de toute façon, aura moins de matière à brûler…

Avant le passage à l’automne, vient l’intuition de la dernière chance de restaurer sa lumière.

Période de transition, ce dernier temps de l’été est là comme une charnière entre ces feux yang dévorants et l’énergie yin qui envahit petit à petit nos nuits. Parfois le yin peut déborder sur nos jours, d’où cette crainte de sombrer dans l’obscur quand il fait encore si jour et que l’on se sent si jeune encore….

On aimerait faire perdurer ces derniers moments festifs et en même temps on a peur de ne pas y arriver. Alors on en fait beaucoup, beaucoup trop !!! Le Lapin, c’est ça : la prolifération dans tous les sens. On fait, on parle, on bouge, on achète, on pleure, on rit, bref on sautille d’un bord à l’autre, le moindre événement imprévu nous faisant sursauter et détaler… Peur et excitation mêlées.

Nous voilà dans la précipitation et l’excitation. Le Lapin est tellement empressé de reproduire encore et encore que le tourbillon nous saoule. Car le lapin, c’est aussi l’ivresse ! On l’associe toujours au pulque, boisson fermentée à base d’agave, très prisée par les Mexicains. On entre dans cette griserie pour s’étourdir et oublier le déclin du yang, de la lumière, de la chaleur, de la croissance.

Attention à qui veut contrer le yin naissant pour fusionner avec le puissant yang. Ils y perdront poils et peau et affaibliront leurs poumons dont la saison va commencer à la fin du temps Lapin, dès le premier août, entraînant des problèmes respiratoires avec des toux sèches et rauques.

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Balade au pied des Dentelles de Montmirail

Vivre au rythme de la nature est une merveilleuse façon d’épanouir son organisme.

Cette prolifération peut aussi nous conduire à faire n’importe quoi et amener un encombrement, un étouffement et parfois un débordement, une inondation… Le Silex, dimension humaine de l’adaptation à la saison pour cette année, visant sa cible sans en dévier, nous aidera à remettre le Lapin dans la bonne direction, à limiter ses sautillements, ses sautes d’humeur, ses changements brusques de direction. Il nous indique que les peurs peuvent être surmontées et nous montre comment les apaiser. En nous montrant la cible, il aide à lutter contre l’éparpillement dû aux excès du Lapin.

Si on ne s’appuie pas sur le Silex qui pousse à mettre en place ce pour quoi nous sommes le plus doués, cette agitation nous fera partir dans tous les sens, sans finir les projets entamés. À nous alors l’ivresse, la griserie, l’épuisement.

pulque-boisson-maguey-Mexique.jpgSource Photo Pulque

Pensons à l’image des anciens Mexicains qui vénéraient 400 dieux de l’ivresse, les nommant les 400 lapins. C’est dire qu’il y a de multiples (400 !!!) façons de s’enivrer…….. et suivant le proverbe aztèque « à chacun son lapin », chacun trouvera dans cette multitude de possibilités de s’étourdir « chaussure à son pied ». « 400 façons », veut dire aussi qu’il sera difficile de nouer le dialogue avec autrui si on part dans cette frénésie.

Mais le Lapin, aimable et bon vivant, aime sa tranquillité le jour pour mieux gambader la nuit. On réservera donc cette griserie pour nos nuits.
Son esprit laborieux et respectable rassemblera et fera fructifier. Copions-le : devenons un peu au moins calculateurs. Lui sait prévoir, évaluer et saisir les opportunités. Son absence de paresse nous conduit vers le succès.

Malgré tout, sans grand effort, il mange toujours à sa faim et nourrit sa famille. Il nous conseille de mesurer ce qui nous entoure pour que rien ne manque. S’il nous enseigne à protéger plus petit que nous, il nous apprend aussi à le rendre autonome. Changeant rapidement de tactique il nous oblige à faire preuve de souplesse devant l’imprévu et à ne pas nous disperser (sinon c’est la chute dans l’ivresse !)

L’apogée du yang étant atteint, ce que l’on a appris depuis le début du printemps va être finalisé, trié, délesté. En avant pour un nouveau départ ! Bientôt, il faudra engranger !

Profitons de l’influence du Lapin pour entrer en contact avec nos forces magiques. Lui qui s’immobilise dans la journée, occupe ses nuits à gambader. Là, dans l’obscur, il nous envoie les réponses à nos questions, d’où l’importance des rêves en ce moment. Son esprit intuitif nous pousse là où on ne s’y attendait pas. Protégeant sa famille, faisant en sorte que personne ne manque de quoi que ce soit, il nous entraîne dans sa course. On initie les nouvelles activités à venir, on charge les coffres, on prévoit pour les jours futurs. Petit à petit, on se retourne sur le maternel, la fécondité aidant.

Enjôleur et souriant, prenant soin de ne pas agacer (si l’on peut), la Lapin apporte chance et bonheur. Sous ses deux aspects frivoles et laborieux, c’est vers la réussite qu’il nous mène.

Cessons de voir la crainte partout, la double personnalité du Lapin nous fait faire des bonds de chaque côté, mais avec l’aide du Silex le creux de la vague peut s’alléger et se fluidifier. L’inquiétude s’envole.

On se rappelle qu’il amplifie tout autour de lui, le négatif, mais aussi et surtout le positif et de par sa position au sud dans la roue des saisons, il assure le renouvellement cyclique de la vie et de la nature. Il est facteur de chance par la profusion de sa fécondité. Cherchons notre chance, à notre façon.

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Mont Ventoux vu depuis Pernes les Fontaines – juillet 2011

Les mots d’ordre :

Pense à construire, mais fais attention aux gaspillages.

Calme-toi.

Si tu te saoules, fais-le la nuit.

Sous l’influence des 400 lapins, on se retrouve seul à parler, créer… Prudence et prenons le temps d’échanger avec les autres, de mettre des limites à nos activités.

Cordialement.
J.G.Foucaud

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Détail – Dentelles de Montmirail – Juillet 2011

Bon été !

anti

One Reply to “Présence du chamanisme, nouveau courrier du 15 juillet”

  1. Anna Galore

    « Devant tout ce remue-ménage, il est essentiel de rester centré et ancré. […] Il faudra sûrement sacrifier quelque chose, mais « le jeu en vaut la chandelle », chandelle qui de toute façon, aura moins de matière à brûler… »

    Encore une fois, résonance parfaite avec certains évènements de ma vie professionnelle !

    « Les mots d’ordre :
    Pense à construire, mais fais attention aux gaspillages.
    Calme-toi.
    Si tu te saoules, fais-le la nuit. »

    J’adore ! 🙂
    Voilà des mots d’ordre d’une grande sagesse !

    Et, comme à chaque fois, superbes photos pour illustrer le texte de JG. En comparant celles que tu as prises et les miennes lors de cette balade faite dimanche, nous avons comme à chaque fois vu à quel point nos regards sur ce qui nous entoure sont identiques ! 😉

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