Jusqu’à l’infini

dunes-mars-petit.jpgFin de la semaine, enfin. Elle promettait d’être intense côté boulot, elle l’a été. Et la montagne qui reste à franchir est encore loin d’être derrière nous, même si des voies de contournement semblent se dessiner, plus ou moins étroites, plus ou moins périlleuses. Quoi qu’il en soit, dans quelques heures, je poserai comme à chaque fois les sacs de pierre au bord du jour qui se termine et je ne les reprendrai que lundi matin.

Indifférents à ces insignifiants soubresauts, le soleil continue sa course, notre planète la sienne et le reste de l’univers avec. Au cœur de la grande danse cosmique, le seul pouvoir que nous avons, tous autant que nous sommes, est celui de contempler le monde qui nous entoure et le ciel jusqu’à l’infini.

Hier, j’ai eu souvent la tête dans les étoiles. J’ai lu je ne sais plus où que, sur Mars, des dunes de sable veinées de basalte entourent le pôle nord sur une superficie supérieure à celle de la France. On les avait longtemps crues figées depuis des temps immémoriaux. On sait depuis peu qu’elles bougent de façon brutale à chaque changement de saison, tout au long d’une année deux fois plus longue que la nôtre.

Pendant l’hiver martien, des quantités phénoménales de dioxyde de carbone forment des banquises de glace qui, lorsqu’elles fondent au printemps, provoquent des vents violents en raison du gaz libéré. Les dunes en subissent les effets de façon considérable. Les coulées monumentales de sable qui sont ainsi formées n’en sont pas moins éphémères, elles disparaissent avant le retour de l’hiver suivant. Et chaque année, le cycle se reproduit.

six planètes.jpgDans un autre article, sur le blog passionnant de Sylvestre Huet, j’apprenais qu’un système solaire entouré de six planètes venait d’être découvert par le télescope spatial Kepler, lancé par la NASA il y a deux ans.

Ces six nouveaux mondes, comme le titre la revue Nature, se trouvent à quelques milliers d’années-lumière de chez nous (c’est à dire à quelques dizaines de millions de milliards de kilomètres). La plus petite d’entre elles est à peine plus grosse que la nôtre.

Les premiers astrophysiciens à avoir observé en 1995 une exoplanète (nom que l’on donne à toute planète appartenant à un autre système solaire que le nôtre) ont été des Français et des Genevois depuis un modeste observatoire situé en Provence, l’Observatoire de Saint-Michel. Leur matériel était hors d’âge mais leur astuce pour en tirer le meilleur sans limite. On répertorie désormais plus de cinq cents exoplanètes et il est probable qu’il en existe des milliards rien que dans notre galaxie.

Vu depuis n’importe laquelle d’entre elles, nos petits soucis semblent bien dérisoires. En être conscient n’en supprime aucun, mais les rend sans aucun doute plus lointains.

Très belle journée à vous

Illustrations : les dunes de Mars (Nasa) et la couverture de Nature

One Reply to “Jusqu’à l’infini”

  1. anti Post author

    « Au cœur de la grande danse cosmique, le seul pouvoir que nous avons, tous autant que nous sommes, est celui de contempler le monde qui nous entoure et le ciel »

    Mmmm… Cette phrase a la beauté de la Vérité…

    « jusqu’à l’infini. »

    Et au-delà !

    « se trouvent à quelques milliers d’années-lumière de chez nous (c’est à dire à quelques dizaines de millions de milliards de kilomètres). »

    Merci 😉

    « En être conscient n’en supprime aucun, mais les rend sans aucun doute plus lointains. »

    C’est comme avoir conscience de l’impermanence des choses et des êtres, ça n’en enlève pas la valeur à l’instant T, tout en permettant d’en être détaché.

    J’y pensais justement en m’endormant hier soir. Je regardais un livre acheté dans une solderie : 2 €. Je pensais à toutes les personnes qu’il avait fallu pour que cette BD prenne vie et soit diffusée : auteur, dessinateur, imprimeur, éditeur, secrétaire, personnes aux télécoms, chauffeurs-livreurs, libraires, revendeur… et j’en oublie certainement. Alors ? A quoi bon faire quelque chose de si beau, dépenser tant d’énergie et tant d’argent pour que cet objet finisse dans une décharge, un jour ? Ça dépend de la valeur que je donne au travail et surtout, ça dépend du sens. Quel est le sens de cela ? Eh bien, tout simplement, le sens que je veux bien lui donner ! Important ou pas ! Et là, une image m’est revenue à l’esprit : celle des moines réalisant un mandala… Tout est là.

    anti

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